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A force de voyager un peu partout sur la planète, je me suis constitué une conséquente photothèque que je partage et commente par thème, lieu ou centre d'intérêt suivant mon humeur. Alain

dimanche 28 avril 2019

Francisco Coloane dans les canaux de Patagonie

Francisco Coloane est né au Chili dans l'île de Chiloé en 1910. J'ai récemment lu son autobiographie "Le passant du bout du monde" qui nous fait traverser un XXème chilien mouvementé.

Marée basse sur l'île de Chiloé 1997
L'île de Chiloé est déjà un monde perdu en soi. Les églises en bois  peintes de couleurs vives font partie du patrimoine mondial de l'humanité. Les coquillages et le goëmon y sont exploités : c'est un peu la Bretagne avec des gauchos ! 

Entre Punta Arenas et Puerto Natales sur les canaux patagoniens 1997
Dès les années 1920, Francisco Coloane quitte Chiloé pour s'installer à Punta Arenas à l’extrême sud du continent où il exerce multiples métiers qui l'inspireront pour son œuvre d'écrivain : éleveur de moutons, matelot, baleinier, prospecteur, dessinateur de cartes.

Il devient également journaliste à Santiago et Valparaiso et  commence à publier des nouvelles dans les années 40. "Cabo de Hornos" et "Terra del Fuego" sont des recueils de ces récits d'aventures et de drames, de solitude et de folie dans des paysages désolés et oppressants.


Parmi le peu de vrais romans qu'il ait écrit, "le sillage de la baleine" raconte  le destin d'un jeune chilote qui ira tenter sa chance dans les tripots de Puerto Montt et embarquera sur un baleinier en partance pour l'Antarctique.

Le souffle de la baleine franche, péninsule Valdez 1993
Le succès venant, Coloane partira visiter les terres lointaines de Chine et de Russie, de France et d'Espagne en alternance avec des exils politiques forcés par l'histoire mouvementée du Chili.

Le long du canal Beagle, au sud de la Terre de Feu 1993
Sur les canaux autour de la Terre de Feu ou dans le sillage de la baleine, la lecture des ouvrages de Coloane nous prépare à découvrir les côtes sauvages de la Patagonie. L'aire marine et côtière protégée Francisco Coloane a été nommée ainsi en son honneur dans la région de Magallanes et de l'Antarctique chilien.

mardi 23 avril 2019

En descendant le Verdon

En Haute-Provence, le Parc naturel régional du Verdon regorge de trésors à découvrir à pieds, sur l'eau ou en voiture. Le Verdon découpe un des canyons les plus profond d'Europe séparant les Pré-alpes de Castellane des Pré-alpes de Digne.

Notre Dame du Roc

Notre descente du Verdon débute à Castellane et son piton sur lequel est perchée Notre Dame du Roc qui surveille la rivière turbulente. Il faut flâner dans Castellane et découvrir ses ruelles, sa tour de l'horloge et sa tour pentagonale. C'est aussi la sous-préfecture la moins peuplée de France.

La tour de l'horloge à Castellane

Non loin de là, sur la rive droite du Verdon se situe une curiosité géologique : les Cadières de Brandis. On s'en approche uniquement par un sentier de randonnée qui, au prix de quelques heures de marche, permet d'accéder à l'intérieur de ce curieux château naturel calcaire.

Les Cadières de Brandis vues depuis la rive gauche

On peut dire que la vue sur la vallée du Verdon y est exceptionnelle, mais en fait ce sont toutes les Gorges qui sont extraordinaires !

A l'intérieur des Cadières de Brandis

A quelques kilomètres en aval nous allons découvrir le grand canyon. L'approche par la rive gauche peut se faire par une très belle randonnée qui part de Trigance, son vieux village et son château-fort, et qui nous amènera jusqu'aux surplombs vertigineux du canyon.

Le village de Trigance

Là encore c'est une pleine journée de randonnée qui nous fait traverser une végétation provençale mais où j'ai réussi à débusquer un chamois .. en vacances dans le sud ?

Le canyon rive sud

Autre faune bien présente, les vautours fauves nous font des démonstrations de vol. Ils ont été réintroduits dans les gorges fin des années 90 et la colonie s'y reproduit naturellement tout en assurant un service d’équarrissage et de nettoyage efficace.

Vautour fauve

Une des randonnées les plus réputée du canyon est le sentier Blanc-Martel. Il permet de descendre au cœur des gorges par des passages vertigineux mais heureusement sécurisés.

Toujours rive sud
Le passage des échelles Imbert




On parvient facilement tout au fond pour un pique-nique rafraichissant mais attention... il va falloir remonter !

Tout au fond du canyon

C'est aussi un lieu de découverte sportive : escalade, kayak ou aquarando, on a le choix. J'ai encore une section remarquable du canyon à découvrir un de ces jours : le sentier de l'Imbut qui passe par le point le plus resserré des gorges, là où le Verdon disparait sous terre sous un chaos rocheux.

Reprenons de la hauteur

Plus bas, la rivière se calme dans un paysage toujours enchanteur. C'est le sentier des pêcheurs où on voit pédalos et canoés qui remontent tranquillement depuis le lac de Sainte Croix.

Le Verdon se calme

Il ne faut pas manquer le village de Moustiers Sainte Marie, blotti contre un escarpement rocheux et réputé pour ses faïences, et monter dans le vieux village jusqu'à l’église de Notre Dame de l'Assomption.

Eglise Notre Dame de l'Assomption

En Juin ou Juillet, allons admirer les champs de lavande sur le plateau de Valensole qui fait aussi partie du Parc régional.

Champ de lavande à Valensole

Sur une bonne partie de son cours, le Verdon sépare le Var des Alpes de Haute-Provence. Dans sa partie basse, le paysage a été fortement modifié par le barrage de Sainte Croix qui a formé le lac du même nom. La luminosité provençale donne au lac une magnifique couleur bleue

Le Lac de Sainte Croix

Toujours en descendant la rivière, on trouve, à Quinson, les basses gorges du Verdon que l'on peut facilement longer en marchant sur les margelles de l'ancien canal. L'eau est calme, le cadre reposant mais toujours grandiose.

Les basses gorges du Verdon à Quinson

On passe ensuite le lac d'Esparron pour arriver à Gréoux les Bains, où les cures thermales existent depuis l'époque romaine.

Gréoux les Bains, ville d'eau

Non loin de là, le Verdon apaisé se jette dans la Durance près du centre de recherche de Cadarache.

Le Verdon à Gréoux

C'est la fin de notre descente de Castellane jusqu'à Gréoux le long d'une rivière qui a sculpté des paysages uniques et précieux.

samedi 13 avril 2019

La péninsule de Jaffna

A l’extrême nord du Sri Lanka nous sommes en territoire tamoul où la religion principale est l’Hindouisme et la langue le Tamoul alors que dans le reste de l'île, le Bouddhisme domine et l'on parle le Cinghalais.

Temple Nallur Kandaswamy
Détails du temple hindouiste

L'architecture des temples est beaucoup plus exubérante et présente une multitude de personnages, dieux, humains et animaux peints de couleurs vives rappelant les merveilleux temples du sud de l'Inde.

Epicerie à Jaffna

La guerre civile qui a ravagé la pays pendant une quarantaine d'année s'est terminée en 2009 par la victoire de l'armée cinghalaise sur les indépendantistes tamouls qui s'étaient regroupés dans le réduit de Mullaitivu. Depuis la paix et la reconstruction ont effacé les traces du conflit. L'armée reste très présente dans les territoires du nord et un rapport de l'ONU de 2016 dénonce les violations des droits de l'homme qui n'ont pas cessé vis à vis de la population tamoule. L'armée a pris possession des zones touristiques côtières qu'elle entend exploiter économiquement.

L'océan indien

La région s'ouvre tout de même au tourisme. Nous embarquons sur un vieux bateau pour rejoindre l'île de Nainativu où la présence conjointe de temples bouddhistes et hindouistes démontre la possibilité d'une cohabitation heureuse. Signe encourageant, aujourd'hui à l'école, tous les enfants du Sri Lanka apprennent trois langues : le cinghalais, le tamoul et l'anglais.

Temple Nagapooshani Amman sur Nainativu

Si dans les temples bouddhistes il faut être pieds nus et jambes couvertes, dans les temples hindouistes que nous visitons, les hommes doivent être torse nu. Mais partout il faut se découvrir !

Le temple est dédié à Parvati

Détail de la toiture du temple

De retour de l'île de Nainativu, nous rejoignons un site bouddhiste à Kantarodai où une vingtaine de dagobas circulaires se dressent depuis près de deux mille ans. Ces temples restent bien mystérieux : abritent-ils les reliques de saint hommes ?

Ruines de Kantarodai

Sur le chemin du retour vers Jaffna, une grande animation règne dans une petite rue de Chunnakam. L'école est en fête et les fillettes dansent consciencieusement et gaiement sur la musique bruyamment diffusée.



Fête de l'école à Chunnakam
Après leur démonstration toutes les écolières se précipitent vers leurs parents pour être félicitées. Les jours heureux sont revenus en pays tamoul !

Février 2019